À Rubén
Darío, In Memoriam
Dans la sacrée forêt
les instincts bourgeonnent. 
Chaque plante, chaque animal, l'air, 
tout vit, tout parle.
Du vert ils surgissent
serpentantes secousses, 
murmures, 
rires… 
C'est la nymphe que du dieu majestueux 
boit le vin. 
Elle se transforme dans la propre coupe 
débordant
de désirs. 
Dionisio,
perturbé, la désoriente 
en la traînant, occulte, par le pâturage, 
pour
qu'elle s'ouvre, osée et parfumée.
Elle cède à
sa sollicitude se soumettant. 
Son corps maintenant se fond entre les âpres mains. 
C'est une gazelle. Inhumaine, 
sa lance la pénètre. 
Déclenchée, elle veut plus… 
Maintenant les dents du dieu lacèrent la chair
en marquant empreintes dessinées 
par les cornes resplendissantes.
La nymphe s'élève entre râles, 
la forêt compose une symphonie 
de gémissements heureux. 
Extasiés, communient satisfaits. 
Elle
adore au dieu païen 
seigneur des êtres de ce royaume. 
Après,
il repose en rappelant l'idylle, 
jusqu'à ce que la nuit la couvre 
avec
son manteau d'argent.
(Tradução de Pedro Sevylla de Juana)
 
 
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